Idée reçue n° 18 : "C’est toujours de la faute de l’humain si le chien a un problème"
- Charlotte Wrt
- 25 juil.
- 2 min de lecture
Aujourd’hui, on s’attaque à un des grands classiques de la pensée binaire et culpabilisante :« Le vrai problème, c’est l’humain, pas le chien (ni la race) ».
Applaudissements. Rideau. Fin de l’analyse. On a tout compris, n’est-ce pas ?
Allez, dis cette phrase à voix haute, avec un air profondément pensif… Tu sens comme elle sonne bien ? Elle est parfaite pour un post engagé, une vidéo TikTok avec de la musique triste en fond, ou un commentaire passif-agressif sous la photo d’un staff muselé dans le métro.
Mais bon dieu, quelle platitude !
Cette phrase n’explique rien, elle n’analyse rien, elle n’aide personne. C’est de la masturbation intellectuelle qui évite de se confronter à la complexité du vivant !
Dire que le chien n’est jamais « le problème », c’est nier qu’il puisse être un individu avec des besoins spécifiques, une histoire, des préférences, des difficultés propres, sa propre capacité sociale, sa propre personnalité, son propre état émotionnel, son propre état de santé, sa propre génétique. Et ça, c’est non seulement aberrant, mais c’est aussi le bon moyen de ne jamais résoudre un problème de comportement.
Dire que la race n’est jamais « le problème », c’est nier les erreurs de casting, c’est pousser des humains à choisir un chien pour des mauvaises raisons, sans se demander s’ils pourront lui offrir les conditions de vie dont il aura besoin : « avec de l’amour, on peut tout faire ».
Mais c’est faux, nom de nom ! Parce que la race, ça veut dire quelque chose. Parce que l’histoire sélective d’un chien, son tempérament inné ; son seuil de tolérance à la frustration, au bruit, au mouvement ; tout ça joue énormément. Parce qu’une partie de qui est ton chien est héritée et qu’il faudra apprendre à composer avec.
Alors non, bien sûr, ça ne veut pas dire qu’un chien est défini par sa race ! Mais elle va orienter certains traits - et ignorer ça, c’est prendre un risque.
Evidemment, il y a des humains incompétents, violents, ou complètement à côté de la plaque. Mais parfois, tu as un humain bienveillant, curieux, formé, attentif… et un chien qui reste difficile à vivre malgré tout.
Tu vas lui dire quoi ? « Si ton chien a un problème, c’est à cause de toi ! » Ah, bah ça, ça faire avancer le schmilblick, c’est clair…
Le binôme humain/chien est un écosystème, une relation, une cohabitation. Quand ça coince, ce n’est pas forcément parce qu’il y a un "coupable", mais parce qu’il y a des incompatibilités, des incompréhensions, un dysfonctionnement.
Le vrai problème, ce n’est ni toujours l’humain, ni toujours le chien, ni toujours la race.
Le vrai problème, c’est de vouloir des réponses simples à des situations complexes.
Le vrai problème, c’est de vouloir des coupables quand il faudrait surtout des explications.
© Charlotte Warrant – WAF the fck - 2025



























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