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Idée reçue n° 16 : Il faut vermifuger son chien 4 fois par an ?

Dernière mise à jour : 27 juin



Vermifuger son chien 4 fois par an, c’est le genre de conseil qu’on suit sans trop se poser de questions. Comme “manger 5 fruits et légumes par jour” ou “mettre une petite laine si on a froid”. Mais ici, on ne parle pas de soupe ou de gilet... On parle de médicaments. On parle de substances actives capables de tuer un être vivant (même s’il est plus petit que votre chien), alors forcément ce n’est pas anodin !


En matière de santé animale, certains conseils vétérinaires sont tellement ancrés dans les habitudes qu’ils échappent parfois à l’analyse critique. Et c’est clairement le cas de la vermifugation systématique " tous les 3 mois" des chiens, recommandée comme un dogme hygiéniste plus que comme une mesure réellement fondée sur l’état de santé de l’animal.


Non, donner un vermifuge a son chien n’est pas une mesure préventive.


C’est EXCLUSIVEMENT un traitement curatif. Traduction : le vermifuge n’a aucun effet protecteur. Il agit uniquement sur les parasites déjà présents. Donc si votre chien n’a pas de vers, vous venez de lui filer un bon petit cocktail chimique… pour rien.


Et le souci, c’est que ce n’est pas juste "inutile", ça peut aussi être dangereux. Le vermifuge, c’est pas du jus de pomme, ça peut provoquer :

  • Vomissements, diarrhées, léthargie

  • Troubles neurologiques (oui, vraiment)

  • Déséquilibre du microbiote intestinal (et là, on touche à l’immunité, la digestion, l’humeur, bref… tout)

  • Diminution de la capacité naturelle à lutter contre les déséquilibres digestifs.

  • Apparition de phénomènes de résistance parasitaires (en gros, les parasites sensibles au vermifuge sont éliminés alors que ceux qui y sont naturellement résistants restent en place et se reproduisent. A terme, on obtient une population entièrement résistante au vermifuge…)


Bref, rien de réjouissant...


Donc on résume : le vermifuge est un traitement qui ne protège pas, qui n’est utile que si infestation il y a, et qui, administré à l’aveugle, affaiblit l’organisme au lieu de le renforcer. Great.


Et puis, qu’on se le dise, tous les chiens ne sont pas égaux face au risque d’infestation !


La vraie question, c’est : votre chien est-il à risque ?


Voici quelques situations où là, oui, la vigilance s’impose :

  • Il mange des crottes (coprophagie)

  • Il chasse ou mange des charognes

  • Il traîne dans des zones peu hygiéniques (parcs urbains bondés, chenils, etc.)

  • Il a des puces (et donc un ticket d’entrée pour les vers plats)

  • Il vit avec d’autres chiens infestés

  • Il est chiot, sénior, ou immunodéprimé


Mais si votre loulou est en bonne santé, qu’il vit dans un environnement propre, avec une alimentation maîtrisée et pas de comportement à risque… Alors non, il n’a pas besoin d’un vermifuge "préventif" tous les 3 mois.


Alors, il ne faut plus vermifuger son chien ?


Evidemment, ce n’est pas ce que j’ai dit. J’ai juste dit que ce serait bien d’arrêter de tirer au bazooka sur des parasites invisibles "au cas où ".


Il existe une arme bien plus efficace : le microscope. Une simple coproscopie (analyse de selles) permet de savoir, avec certitude, si votre chien a des parasites. C’est rapide, non invasif, précis, et surtout, ça évite les traitements inutiles.


Et en attendant, on surveille les signes cliniques :

  • Perte de poids sans cause apparente

  • Poil terne, démangeaisons, léchage anormal du périnée

  • Ballonnements, troubles digestifs

  • Fatigue, anémie, toux

  • Vers visibles (bon là, c’est plus un doute…)


Adopter une stratégie plus rationnelle et respectueuse de la biologie canine, c’est remplacer la routine médicamenteuse aveugle et absurde par une démarche individualisée, fondée sur l’observation, la prévention comportementale et les analyses.


Et ça commence par :

🎯 Évaluer le mode de vie et les risques réels

🔎 Surveiller régulièrement les signes cliniques

💩 Effectuer 1 à 2 coproscopies par an selon les facteurs de risque

🍽️ Renforcer l’immunité digestive via une alimentation adaptée

✅ Limiter les comportements à risque (éviter la coprophagie, accès aux zones souillées, consommation de proies).

💊 En cas de traitement nécessaire, utiliser un vermifuge adapté au parasite ciblé, au bon dosage, au bon moment.


Vermifuger son chien 4 fois par an "au cas où", c’est comme prendre un antibiotique parce qu’on risque peut-être d’avoir mal à la gorge dans trois mois. C’est inefficace, c’est absurde…et ça finit par abîmer la machine.


Dans un monde où l’on parle (enfin) de santé intégrative, de respect du vivant, de microbiote et d’antibiorésistance, continuer à balancer des vermifuges à l’aveugle, c’est rouler à contresens.


© Charlotte Warrant – WAF the fck 2025

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